Daniel Léveillé, Manuel Roque et Catherine Gaudet
Sélection OFF - programme triple
Daniel Léveillé
Extrait – Solitudes duo
Daniel Léveillé a marqué les scènes du monde avec le radicalisme de partitions chorégraphiques impossibles. Il a laissé poindre une improbable douceur dans Solitudes duo. Le revoilà avec Solitudes duo, une œuvre étonnamment romantique, sensuelle, piquée d’une pointe d’humour.
Gros plans sur le couple. Masculins, féminins, mixtes, les duos se succèdent. Identités à fondre ou à défendre dans la blancheur immaculée d’un espace limité. Liberté à trouver dans la contrainte de la relation. Les hanches roulent, les cuisses s’enroulent. Les corps se lovent, s’envolent dans d’acrobatiques et tendres portés, s’effondrent sous le poids du mépris. Les semblables se rencontrent en miroir. La nature du lien se lit dans les regards, les tensions de la chair, la qualité du contact. Pudeur, passion, indifférence, affection et gourmandise s’expriment au son de clavecins et violons baroques et de la pop-rock des années 1970. Force, grâce et émotion se conjuguent dans l’exploit technique d’une danse exigeante, pour notre plus grand bonheur.
Manuel Roque
Extrait – bang bang
Étude dans l’air du temps sur le dépassement de soi, « bang bang » est un objet scénique pour soliste kamikaze qui tourne autour de la notion de résistance. La pièce déroule une partition-épreuve et questionne de front la notion de performance au sens propre et figuré, de l’espace de représentation à la métaphore de nos rythmes de vie occidentaux contemporains.
Progressivement, la sueur coule, les failles se font plus vives, l’intimité de l’être apparaît en filigrane. Le performeur poursuit la danse, jusqu’à la perte de soi, du pourquoi du comment, de la nécessité d’être là. Le spectateur voyage par empathie kinesthésique.
Pas de trame narrative, Seul un corps seul, plongé dans l’exaltation d’une épreuve où plaisir et souffrance se mêlent et se révèlent en toute pudeur dans un espace paradoxal, ambigu et multiévocateur.
« bang bang » est un rituel contemporain personnel (donc universel), qui laisse la parole au corps dans ce qu’il a de plus combattif et désespéré, de plus libre .
Catherine Gaudet
Extrait - Tout ce qui va revient
Une seule figure. Visages multiples.
Une tentative.
Entre réel et fantasme.
Entre passé trouble et présent flou.
Entre cauchemar et rêve doux.
Vous y êtes à la fois mon salut et mon supplice.
Je vous aime. Je vous hais.
UQÀM - Département de danse