Le Radeau (Je suis Julio)

faith hole

Disponible à la tournée pour les saisons: 2027-28, 2026-27, 2025-26, 2024-25, 2023-24

Crédit photo

Interprète(s) sur la photo: Nate Yaffe

Photographe: Kinga Michalska

Création

2019

Durée

60 min.

Nombre d’interprète(s)

1

Public(s) cible(s)

Adulte

Mots-clés

Communauté LGBTQIA+, Contemporain, En salle, Médiation disponible, Sélection officielle Parcours Danse 2023

Description

J’entre dans la Matrice pour pleurer les rêves dont j’ai hérité, des technologies pour contrôler mon corps. Cette veillée est une danse.

Sans image de soi. Je fonce tout droit, savoure la solitude.

Sans honte aucune, je confie cette danse à ma chair, selon ses goûts, ses aptitudes. Je n’ai que faire du
succès. Il n’y a ni victoire ni défaite. Ni contrôle. Nous entrons dans le trou.

Résultat d’une confiance totale en le corps, faith hole se chorégraphie à travers les mouvements irréfléchis qui déchirent l’artiste. Avançant implacablement, embrassant toujours son itération future, rejetant les vestiges nostalgiques du soi, tout en exposant les échardes de sa personne au public. Dans ce solo, Nate Yaffe cultive un échange non transactionnel entre l’artiste et les spectateurices, s’offrant comme un orifice ouvert déversant leurs histoires charnelles d’une vulnérabilité et d’un humour désarmants. Il déterre ses mémoires musculaires comme des artefacts d’un corps conditionné par une formation de danse classique, des valeurs hétéro-masculines intériorisées et une hyperactivité réprimée, révélant la danse queer innée qui vit en dessous.

Mot d’artiste (traduction rapide, à relire ou exclure)

Ce solo est le fruit d’une confiance radicale dans le corps lui-même. Les besoins et le consentement de mon corps sont l’algorithme qui génère cette danse. Grâce à une pratique que j’ai développée pour éliminer les couches de conscience de soi, mon corps libère un flot de danse. Lorsque le poids de l’autocensure est levé, mon corps révèle mon histoire vécue à travers sa mémoire musculaire. Mon travail sur scène consiste à céder le contrôle à ma chair ; je n’analyse pas, ni même ne remarque mes mouvements, laissant mes gestes innés montrer mon côté pédé, spazziness, et toutes les cicatrices de la domination hétéronormative.

Le travail de cette pièce est de résister à l’utilisation de mon corps pour composer, et au contraire d’ouvrir un vide, pour permettre à la danse d’émerger comme un acte communautaire entre mon corps et les autres dans la pièce. J’ai collaboré avec la dramaturge Thea Patterson pour créer les conditions nécessaires à l’émergence inévitable de cette danse. Chaque détail, qu’il s’agisse de la manière dont j’accueille le public dans le foyer, dont j’organise une mi-temps de discussion, dont je conçois la mise en scène ou dont je façonne l’énergie de la pièce, est conçu de manière à instaurer progressivement la confiance avec le public et à soustraire mon mouvement aux pressions sociales. Au fur et à mesure que la danse progresse, les non-dits entre nous se font plus rares. Cependant, le temps continue d’avancer et je me débarrasse de mes dernières couches pour nous emmener plus profondément dans le trou. Le portail est maintenu ouvert uniquement par une foi partagée en mon corps pour qu’il reste disponible, pour que l’énergie continue à se transférer entre nous, malgré le fait que nous soyons si joyeusement vidés. La performance est réduite à sa plus simple expression, un corps vu.

Au-delà de l’expérience queer, les mouvements et l’expression physique de chacun sont limités par les pressions sociales et les normes culturelles. Les spectateurs me disent régulièrement que la permission que je me donne s’étend par procuration à leur corps. Cette danse volontairement désinhibée est un effort pour détacher le plaisir de la performance des conventions chorégraphiques construites à partir de ces normes, et, au moins temporairement, libérer nos corps de cette pression.

Chorégraphe(s)

Nate Yaffe

Crédits

Chorégraphie et interprétation | Nate Yaffe
Dramaturgie | Thea Patterson
Conseiller artistique | Georges-Nicolas Tremblay
Conception lumière et direction technique | Karine Gauthier
Conception costumes | Lari Jalbert & Nate Yaffe
Musique | La Tène

Résidences de création | MAI (Montréal, arts interculturels), Studio 303, Alliance House, Studio Par B.L.eux, CCOV, Mile Zero Dance Society, Usine C (Projets du 3e)
Production | Le Radeau

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