Un homme-orchestre tirant son chariot de laine accompagne une femme symbolisant une femme-de-laine. Elle incarne ce qui se tisse entre le territoire, l’autre et soi par la rencontre multigénérationnelle et multiculturelle. La chorégraphe-interprète tricote les mailles de sa robe dans une chorégraphie déambulatoire qui vise la (re)construction de liens. La robe contient, dans une poche tricotée, des petits personnages de laine représentatifs d’une communauté. En considérant les règles sanitaires en vigueur, ces petits personnages sont distribués pendant l’acte performatif et sont portés par des passantes ou passants pour appuyer le fait que chacune et chacun a un rôle, par un échange de forces à travers la performance.
Bouchard et Duong forment un couple dans la vie et s’associent professionnellement puisqu’ils ont pour préoccupation commune d’établir la danse contemporaine comme art de rue à part entière et de promouvoir la transmission culturelle à travers l’acte performatif. L’actualisation et valorisation du patrimoine (naturel, matériel ou immatériel) se conçoivent comme un processus continu pouvant s’incarner à travers les arts vivants (la danse et la musique) et les technologies. L’humain étant un être d’émotions, la performance La Marche de mailles a pour intention d’émouvoir à la beauté de ce qui nous entoure, pour mieux y voir notre passé et y voir notre demain. Ce qui subsiste de ceux et celles qui nous ont précédés est magnifié dans une approche sensible.