« Je viens tout juste de me souiller le bout des doigts avec ce que je viens de toucher. En barbotant au milieu des décombres poilus d’un site de fouille anthropologique. Tellement de débris ! Je n’aurais pas pu prévoir combien de débris il y aurait et combien de travail j’aurais en réveillant cette bête. Mais elle avait besoin de se réveiller. J’ai vu les yeux et je tourne, gambade, lève ses pattes et renifle son odeur. Quelle est l’odeur d’une surabondance de personnes que tu évites depuis toujours ? Que fais-tu avec le corps ? C’est une autre expérience scientifique. Ceci est un autre terrain sur lequel tester les peaux qui m’appartiennent, tenues et idées qui auraient pu être imposées ou pas. » Dana Michel
Dans la foulée du très remarqué de Yellow Towel, Dana Michel traque et transforme le banal, provoque le malaise. Avançant à travers les tas de débris qui restent après des fouilles dans la marginalité et les héritages culturels, la chorégraphe présente un solo déstabilisant. Le corps vacille, cherche ses appuis. Étirant le temps dans une gestuelle minimaliste et déconstruite, elle devient archéologue d’elle-même. Bizarre, mais aussi franchement drôle, son univers baigne dans une naïveté enfantine et un mystère sacré. Intuitive, libre et dissidente, Dana Michel casse les moules et déplace les regards.