Mystic-Informatic croise de manière inattendue la danse, la mycologie et les technologies numériques. À la source de ses préoccupations se retrouvent un questionnement sur le sens de la danse dans le contexte du virage numérique, une fascination pour l’univers énigmatique des champignons ainsi qu’une préoccupation pour l’environnement et les déchets produits par le renouvellement constant de la technologie. Dans un récent ouvrage de l’anthropologue Anna Lowenhaupt Tsing, Le champignon de la fin du monde, on apprend que le champignon matsutake ne pousse que dans les ruines du capitalisme, dans ces forêts rasées, ces paysages dévastés par l’exploitation où l’on ne croyait plus aucune vie possible, amenant une lueur d’optimisme. Mystic-Informatic s’empare du champignon comme métaphore et propose la danse comme force résistante capable d’insuffler une nouvelle vie aux déchets technologiques: des matériaux technologiques dépassés. Par la danse et les corps, la technologie se détourne de ses fonctions premières réelles, nous nous y connectons de façon sensorielle, corporelle et imaginative. Dans un esprit punk, apocalyptique et féministe, nous redonnons le pouvoir à la danse et exorcisons notre désespoir écologique.