Tout son résulte d’un geste, mais dans l’abime du silence, le mouvement pourrait-il éclore ? Toute expression s’élabore à partir d’une mémoire, mais lorsqu’elle est plurielle, quelle est sa résonance ? Et que se passe-t-il lorsque deux créateurs, l’un chorégraphe, l’autre compositeur, chacun à la croisée des cultures, entrent en connivence à partir de rien, à partir de tout ce qui les constitue ?
Sunya (en sanscrit, «zéro» et «chiffre») désigne ce paradoxe fondateur de l’être, du langage, du mouvement… Mouvement de l’exil, mouvement de l’art et du métissage.
Quatre danseurs, trois musiciens et un vidéaste expérimentent au présent, tour à tour guidés par le chorégraphe indo-arménien Roger Sinha et par le découvreur aux racines iraniennes Kiya Tabassian, tous deux ivres de dialogue.
De l’universelle quête identitaire à l’épopée collective, un geste de création comme l’écho onirique d’un monde réconcilié.
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Roger Sinha (Sinha Danse) et Kiya Tabassian (Constantinople) unissent leur immense talent dans Sunya, une nouvelle création. Rencontre originale entre la danse contemporaine et la musique d’inspiration persane, Sunya explore, entre autres, le thème du métissage des cultures. Roger Sinha s’intéresse depuis toujours à l’immigrant, à « l’autre », au déraciné. Il était donc tout naturel qu’il s’associe à l’ensemble Constantinople, passé maître dans le dialogue entre musiques anciennes, de la Méditerranée et de l’Orient, pour évoquer les défis des rencontres culturelles.